Les gravures de Joëlle Toubon sont comme des promenades sur des terrains escarpés, des sous-bois humides, des chemins caillouteux éclairés par la lune. On se plonge dans le fourmillement des détails, mais la surface n’est pas lisse elle est accidentée. Alors, des formes abstraitement douces, surgit la froideur d’une pierre, d’un lichen, du métal.

Les matrices enduites d’encres sont préalablement égratignées, striées par la pointe sèche et côtoient souvent d’autres matériaux pour parfaire les compositions. Lors du pressage définitif, les couches successives de pigments révèlent le papier caressé ou mordu par la matrice.

«Mes gravures se rapprochent plus de la « peinture » que d’une gravure académique, c’est ma recherche actuelle. Une surprise peut surgir, un incident me permet un nouveau cheminement qui me donne l’envie d’aller plus loin encore sur le chemin de la création. »

La technique de la gravure en taille-douce, est pratiquée ici avec des produits non corrosifs et des supports non conventionnels (encre à l’eau et matrice autre que le cuivre).

Île d’or – gravure en taille douce sur papier 260 grammes.

Oiseau – gravure en taille douce sur papier 260 grammes.

La morsure du papier.

Mâché, coupé, humidifié, plié, encré, incrusté… Je n’arrive pas à expliquer le pourquoi du comment j’aime cette matière, son touché, sa texture et toutes les transformations que l’on peut y faire.
Mes préférences vont vers les textures marquées, les papiers avec des incrustations, des irrégularités, de la matière qui bruisse sous les doigts, un côté assez épidermique …
Et quand les artistes le sublime cela donne un paysage lunaire, abstrait, minéral qui me fait m’évader.

Des couleurs – 3 versions – gravure en taille douce sur papier 260 grammes.

Des couleurs.

Pour illuminer notre intérieur, notre quotidien et découvrir l’univers pigmenté, tout en matière de Joëlle Toubon. Mettre sous nos yeux, sur nos murs une œuvre, une illustration, une image agréable à regarder, ce n’est pas seulement de la décoration. Ce n’est pas seulement habiller des murs vides. C’est aussi dire un peu de soi, de ce que l’on aime. C’est un peu se livrer, s’exposer.